La corruption en Afrique est un phénomène inquiétant qui a pris une ampleur considérable ces dernières années. Selon la Banque mondiale, elle représente un coût annuel de 91 830,1 milliards de FCFA, soit environ 140 milliards d'euros. Cela équivaut à près d'un quart du PIB du continent.
Publié le, 11 déc. 2024 , Auteur : Christelle DJOMAMOU | 106 | 1 Min.
Difficile de cerner la totalité des pertes financières dues à la corruption en Afrique. C’est dans ce contexte que la Banque africaine de développement a mené des recherches approfondies. Ces travaux ont révélé que la corruption constitue une perte colossale pour le continent, avec des sommes détournées qui pourraient autrement être utilisées pour le développement.
Selon elle, la corruption en Afrique peut être divisée en deux catégories : la grande corruption et la petite corruption. La grande corruption implique les entreprises et les dirigeants qui détournent les ressources publiques à leur profit, tandis que la petite corruption concerne les employés qui reçoivent des pots-de-vin. Selon Transparency International, une grande partie de l'aide extérieure est souvent détournée. Il est estimé que chaque année, 28 milliards d'euros d’aide au développement disparaissent en Afrique.
Les conséquences de ce phénomène sont multiples. La corruption affecte directement la vie des populations, car l'argent détourné aurait pu servir à financer des services essentiels tels que l'éducation, la santé ou les infrastructures. Les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap, sont les plus touchés par cette inégalité.
Les multinationales, pour leur part, sont aussi souvent impliquées dans des affaires de corruption. « C'est le cas du géant minier Glencore, qui entre 2007 et 2018, aurait versé près de 100 millions d'euros dans des pays africains tels que le Cameroun et la République Démocratique du Congo pour obtenir des contrats avantageux» Renseigne notre source. Cette pratique a conduit à la condamnation de l'entreprise en 2022, qui a dû payer plus de 650 millions d'euros d'amende pour fraude et corruption. La corruption devient ainsi un frein majeur à l'investissement en Afrique.
Recommandations des organisations
Face à cette situation qui freine le développement, des organisations de la société civile ont appelé à un renforcement de la lutte contre la corruption. Certains pays, comme le Soudan et la Somalie, ont mis en place des lois anticorruption, mais leur application reste incertaine. Des agences anticorruption ont également été créées, telles que l'Inspection générale des finances en République Démocratique du Congo, qui publie des rapports sur la gestion des finances publiques. Bien que ces efforts soient à saluer, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer la corruption du continent.
Rappelons que le lundi 9 décembre 2024, le monde entier a célébré la journée internationale de la lutte contre la corruption.