La 15e législature s'ouvre sous haute tension. Boycott de l’opposition, respect controversé de la parité et mainmise totale du Pastef sur le bureau de l’Assemblée nationale.
Publié le, 03 déc. 2024 , Auteur : Camor ADIGNON | 841 | 154 Min.
Lundi 2 décembre, la 15e législature de l'Assemblée nationale du Sénégal a officiellement démarré. Lors de cette première session, Malick Ndiaye, ancien ministre des Infrastructures, a été élu président de l’Assemblée avec 134 voix sur 163 votants. Ce scrutin, marqué par des différends entre la majorité Pastef et l'opposition Takku-Wallu, a scellé une assemblée dominée exclusivement par le Pastef.
La tension est montée lorsque l’opposition a proposé Mouhamadou Ngom pour le poste de 8e vice-président, une initiative rejetée par la majorité au nom de la parité. La loi impose une alternance homme-femme dans la désignation des postes. Devant le refus de rectification de l’opposition, les 17 députés Takku-Wallu ont quitté la salle, laissant le champ libre au Pastef pour occuper tous les postes du bureau.
La session, qui devait commencer à 10 heures, a accusé un retard de sept heures. Malgré les excuses du doyen d’âge Alla Kane, ce décalage a laissé une partie du public mécontente.
Par ailleurs, le député Guy Marius Sagna a exigé la démission effective de Malick Ndiaye de son poste ministériel, conformément à la loi. Après clarification et présentation de la lettre de démission, les travaux ont pu se poursuivre.
Un précédent inquiétant pour le pluralisme démocratique
Avec un bureau entièrement contrôlé par le Pastef, l’Assemblée nationale sénégalaise commence sa 15e législature dans une ambiance tendue, posant des questions sur l’avenir du dialogue entre majorité et opposition.