Le Front patriotique de
libération (FPL) a annoncé avoir saboté un important tronçon de l'oléoduc
transportant du pétrole brut vers le Bénin. Dans un communiqué publié lundi, le
président du FPL, Mahamoud Sallah, a confirmé que cette action, menée dans la
nuit du 16 juin, visait à envoyer un avertissement à la junte de Niamey.
Publié le, 18 juin 2024 , Auteur : Redaction | 106 | 1 Min.
Créé en août 2023 après
le coup d'État militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le FPL
milite activement pour sa libération. Selon Sallah, le sabotage avait pour but
de faire pression sur les autorités nigériennes afin qu'elles annulent un prêt
de 400 millions de dollars promis aux putschistes par un partenaire chinois. En
cas de refus, le FPL menace de paralyser toutes les installations pétrolières
par de nouvelles actions similaires.
Le pipeline de près de
2 000 km, qui achemine le pétrole de l'Agadem (nord-est du Niger) vers le port
de Sèmè-Kpodji au Bénin, est vital pour les économies de la région. Il est géré
par la China National Petroleum Corporation et la société chinoise Wapco. Le
FPL maintient la pression avec la menace de nouvelles sabotages si leurs
revendications ne sont pas satisfaites.
Mahamoud Sallah a
réitéré ses intentions d'utiliser des moyens armés pour obtenir la libération
du président Bazoum et le rétablissement de la légalité constitutionnelle. Il a
spécifiquement menacé de cibler les installations pétrolières, notamment dans
la région de l'Agadem.
Le pipeline est
également sous la menace de violences externes. Le 12 juin, l'armée nigérienne
a rapporté que six soldats avaient été tués par des « bandits armés » lors
d'une attaque dans le sud du pays, marquant la première attaque de ce genre
visant l'oléoduc.
Les relations entre le
Niger et le Bénin sont actuellement tendues depuis le coup d'État de juillet.
Le Niger maintient sa frontière avec le Bénin fermée malgré les sanctions
régionales, accusant le Bénin d'héberger des bases militaires françaises
potentiellement déstabilisantes—des accusations que le Bénin et la France
nient.
Le président béninois
Patrice Talon a posé l'ouverture de la frontière comme condition pour permettre
la livraison de pétrole. Cependant, les tensions ne semblent pas prêtes de
s'apaiser. Lundi, la justice béninoise a condamné trois ressortissants
nigériens à 18 mois de prison avec sursis pour « usurpation de titre et usages
de données informatiques falsifiées » après leur arrestation avec deux autres
personnes au port de Sèmè-Kpodji. Cette condamnation a conduit le régime
militaire nigérien à interrompre les opérations du pipeline, exacerbant encore
les tensions entre les deux pays.