Lors d’un référendum organisé samedi, les Gabonais ont massivement voté en faveur d’une nouvelle Constitution. Selon les résultats provisoires, ce texte, qui marque une étape clé vers la tenue de nouvelles élections, a recueilli plus de 91 % de suffrages favorables.
Publié le, 18 nov. 2024 , Auteur : Camor ADIGNON | 127 | 13 Min.
Le Gabon franchit un nouveau cap vers la restauration de l’ordre démocratique. Lors du référendum constitutionnel organisé le samedi 16 novembre 2024, plus de 91 % des votants se sont prononcés en faveur du nouveau texte, d’après les résultats provisoires communiqués par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault. Le taux de participation s'est établi à 53,5 % sur un corps électoral de 860 000 inscrits.
Cette réforme, approuvée par la majorité des électeurs, introduit des changements majeurs, notamment la suppression du poste de Premier ministre, l’instauration d’un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une seule fois, et une interdiction de succession familiale au poste de président. Le projet confère également plus de pouvoirs au chef de l'État, notamment pour nommer les membres du pouvoir judiciaire et dissoudre le Parlement.
Le scrutin intervient plus d’un an après le renversement de l’ancien président Ali Bongo par un groupe d’officiers de l’armée en août 2023. Ce coup d'État avait mis fin à 56 ans de pouvoir de la famille Bongo. Depuis, le général Brice Oligui Nguema, à la tête de la transition, a promis une période de transition de deux ans avec des élections prévues en août 2025.
La nouvelle Constitution prévoit également des critères stricts pour les candidats à la présidentielle, exigeant qu'ils aient au moins un parent né au Gabon et ne détiennent aucune autre nationalité. Ces dispositions visent à garantir une stabilité institutionnelle et à éviter toute mainmise dynastique sur le pouvoir, tout en renforçant l’indépendance du pays.
Le référendum est présenté par les autorités comme une étape décisive vers la reconstruction des institutions après le coup d’État de 2023. Toutefois, certains observateurs internationaux et acteurs de la société civile restent prudents quant à l’application de cette Constitution et à la transparence du processus électoral prévu en 2025.
Les résultats définitifs seront validés par la Cour constitutionnelle dans les prochains jours. En attendant, le gouvernement de transition continue de mobiliser la population pour soutenir les réformes en cours, dans l'espoir de restaurer un ordre démocratique durable.
