Ce
mardi 13 août, la presse sénégalaise observera une « journée sans presse » en
raison des graves difficultés financières qu’elle rencontre depuis l’arrivée du
nouveau gouvernement dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Le
Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), regroupant les
principaux patrons de presse, a publié un éditorial alarmant intitulé « La mort
programmée des médias sénégalais ».
Publié le, 12 août 2024 , Auteur : Redaction | 114 | 1 Min.
Depuis trois mois, la
presse traverse, selon le CDEPS, « l’une des périodes les plus sombres de son
histoire ». Les responsables du CDEPS dénoncent des mesures qu’ils jugent
injustes : blocage des comptes bancaires, saisie de matériel, annulation
unilatérale de contrats publicitaires, gel des paiements et absence de
concertation. Ces actions ont poussé le CDEPS à organiser cette journée de
protestation pour « sensibiliser l’opinion nationale et internationale ».
Mamadou Ibra Kane,
président du CDEPS et propriétaire des quotidiens sportifs Stades et Sunu
Lamb, a récemment révélé que malgré deux demandes d’audience, le président
Faye n’a pas reçu les représentants de la presse. Il accuse le nouveau régime
de tenter de discréditer les médias et de menacer la liberté de la presse au
Sénégal, qualifiant les actions gouvernementales de tentative de « contrôle de
l’information » et de « domestication des médias ».
En parallèle, début
juillet, le président Faye avait rencontré la Convention des jeunes reporters
du Sénégal (CJRS), qui avait exprimé ses préoccupations sur la précarité
salariale et le manque de formation dans le secteur. Bien que le président ait
reconnu les difficultés, il a rejeté les demandes d’effacement fiscal,
affirmant qu'il n’y aurait aucun compromis sur les obligations fiscales.
Le CDEPS craint que ces
mesures visent à affaiblir les médias privés, compromettant ainsi
l'indépendance de la presse au Sénégal.