Au
Sénégal, un rassemblement de grande envergure a lieu depuis mardi 28 mai,
réunissant 450 participants, dont des magistrats, des avocats, des membres de
la société civile et des professeurs d’universités. Ces assises ont pour but de
diagnostiquer le secteur de la justice et de proposer des réformes urgentes. Ce
mardi 4 juin, les participants ont présenté leurs premières propositions.
Publié le, 04 juin 2024 , Auteur : Redaction | 115 | 1 Min.
Parmi
les réformes les plus urgentes, il y a un consensus sur la nécessité de limiter
les pouvoirs du procureur. Actuellement, le procureur détient des prérogatives
étendues, notamment celle de pouvoir envoyer quelqu’un en prison, ce qui
soulève des inquiétudes quant à l’équilibre des pouvoirs.
Une
autre mesure essentielle est l'instauration d’un juge des libertés. Cette
figure permettrait de réduire le recours quasi systématique à la détention
préventive en examinant les demandes de mise en liberté provisoire, une tâche qui
manque cruellement de supervision actuellement.
La
création d’une Cour constitutionnelle pour remplacer le Conseil constitutionnel
a également été proposée. Cette réforme vise à garantir l'indépendance de cette
institution en modifiant le mode de nomination des juges, qui sont actuellement
tous désignés par le président de la République. Ce changement permettrait de
renforcer la crédibilité et l’autonomie de la justice sénégalaise.
Enfin,
il est suggéré que le Conseil supérieur de la magistrature obtienne plus de
pouvoir et ne soit plus seulement consultatif. La limitation des pouvoirs
présidentiels en matière de nomination des magistrats est également à l’étude.
Cependant, les participants restent divisés sur la question de la présence du
président au sein du Conseil supérieur de la magistrature, certains préconisant
qu’il n’en soit plus membre.
Les
propositions de réformes seront synthétisées dans un rapport final qui sera
remis au président de la République la semaine prochaine. Ces initiatives
marquent un pas important vers la modernisation et l’indépendance du système
judiciaire sénégalais.