C’est dans une atmosphère survoltée, rassemblant plus de 10 000 compatriotes au Palais des sports de Libreville, que Brice Clotaire Oligui Nguema a fondé et présidé, ce samedi 5 juillet 2025, l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), sa première formation politique officielle .
Fruit de la transformation du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB), épine dorsale de sa campagne présidentielle en avril, l’UDB se veut un «instrument de transformation sociale», loin des logiques purement électoralistes.
Avec son slogan « Inclusivité – Développement - Félicité », et la devise « Ensemble, bâtissons le Gabon nouveau, digne d’envie », le président a appelé à fédérer toutes les sensibilités nationales autour d’un projet de refondation démocratique.
L’Assemblée générale constitutive a désigné Mays Mouissi, ministre de l’Environnement, comme secrétaire général de l’UDB, secondé par dix vice-présidents représentant les neuf provinces et la diaspora.
Les structures spécialisées Ligue des femmes, Ligue des jeunes, Commission d’éthique, Université du leadership citoyen, témoignent de l’ambition de maillage national et d’inclusivité.
Oligui Nguema a affirmé vouloir éviter les pièges des formations « caciques » : « je ne souhaite pas créer un parti électoraliste qui instrumentalise les élections ».
Mais pour certains observateurs, l’UDB représente aussi la renaissance de cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), chassés depuis le coup d’État de 2023 signe que le nouvel instrument politique pourrait servir à structurer une majorité présidentielle stable .
Cette initiative arrive à un moment clé : près de deux ans après le coup d’État du 30 août 2023, trois mois après la présidentielle gagnée à 94,85 % des voix, et à quelques mois d’élections législatives, municipales et sénatoriales attendues vers août 2025 . La Cour constitutionnelle ayant validé légalement la création d’un parti par un président élu comme indépendant, l’UDB est désormais en ordre de marche.
Avec le lancement de l’UDB, Brice Clotaire Oligui Nguema trace les contours d’un nouvel ordre politique au Gabon : plus structuré, prétendument inclusif, et résolument ancré dans la légalité constitutionnelle. Cependant, l’efficacité de cet instrument dépendra de sa capacité à démontrer une rupture réelle avec le passé, à mobiliser la base populaire, et à incarner une démocratie renouvelée. Le vrai test viendra avec les élections à venir et le Gabon entier regarde.