Tout commence par une inquiétude grandissante
Début 2025, la classe politique française s'alarme des effets de TikTok sur les adolescents. L’application, prisée par des millions de jeunes, est soupçonnée de favoriser l’addiction, de propager des contenus violents, sexualisés, voire de faire émerger des figures influentes aux discours troubles.
Deux commissions parlementaires sont alors créées. L’une à l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok, et l’autre au Sénat sur les pratiques d’influence, la protection des mineurs et la modération des contenus. Une volonté claire émerge. Mettre les créateurs à contribution, les écouter, mais aussi les confronter à leurs responsabilités.
Des visages connus convoqués et contestés
Les regards se tournent rapidement vers des profils aux millions d’abonnés. Adrien Laurent (AD Laurent), connu pour ses lives provocateurs, Isac Mayembo alias Alex Hitchens, ou encore Ophenya, influenceuse très suivie par un public mineur. D’autres noms comme Redha JR, Matthieu Jasseron ou Abrège Frère sont également évoqués dans le sillage de cette vague de questionnements.
Le 10 juin 2025, les premières auditions ont lieu. Les députés écoutent, mais n’épargnent pas des propos sexistes, appels à la domination, lives suggestifs et vulgarité assumée sont pointés du doigt. Des vidéos sont projetées, les témoignages sont incisifs. Pour la première fois, des TikTokeurs sont auditionnés sous serment, dans l’hémicycle.
Sanctions et bannissements en cascade
Dans la foulée, les premières mesures tombent. Ophenya est bannie de TikTok après avoir diffusé des lives avec des mineurs, malgré les alertes. Son influence sur des jeunes vulnérables est jugée préoccupante, au point que la Miviludes la signale à la justice.
Alex Hitchens voit son compte supprimé le 12 juin, puis rétabli 24 heures plus tard après mobilisation de ses soutiens et discussion avec la plateforme. Adrien Laurent, quant à lui, voit plusieurs de ses contenus masqués, sans bannissement officiel, mais son activité est sous surveillance.
Un débat de société bien plus profond
Derrière cette série d’auditions se joue une bataille plus large : celle de l’encadrement de l’influence à l’ère numérique. Faut-il responsabiliser les plateformes, les créateurs, ou les deux ? Comment protéger des mineurs ultra-connectés ? Et surtout, quelles limites imposer à la liberté de création sur ces réseaux devenus omniprésents ?
La commission sénatoriale prévoit de rendre ses recommandations à l’été 2025. Du côté de TikTok, la modération est renforcée en France, et un dialogue plus régulier s’installe avec les autorités.
Conclusion : un tournant pour l’influence en ligne ?
Ce feuilleton politico-numérique marque sans doute un tournant dans la régulation des réseaux sociaux. Pour la première fois, des créateurs de contenus sont publiquement confrontés aux conséquences de leur impact sur la jeunesse.
Entre interpellations, restrictions et réflexions de fond, la France trace un chemin inédit vers une influence plus responsable. Reste à savoir si cela inspirera d'autres pays… et si les plateformes suivront durablement cette tendance.
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