Ces technologies, conçues pour fonctionner de manière continue pendant plusieurs années, sont particulièrement adaptées aux besoins du continent africain, a-t-il indiqué. « Les SMR peuvent alimenter des infrastructures clés comme les systèmes d’irrigation, les chaînes du froid, les stations de dessalement ou les unités agroalimentaires locales, contribuant ainsi à renforcer notre sécurité alimentaire », a expliqué M. Zerbo.
S’il reconnaît l’importance des énergies renouvelables dans le mix énergétique, il en souligne aussi les limites actuelles. « Leur intermittence ne permet pas encore de soutenir pleinement l’industrialisation que l’Afrique appelle de ses vœux », a-t-il précisé, ajoutant que le nucléaire civil doit désormais être envisagé comme un pilier stratégique.
Par ailleurs, Lassina Zerbo s’est réjoui de l’évolution des politiques de financement. Il a salué la décision de la Banque mondiale de lever son interdiction de soutenir des projets nucléaires civils en Afrique, suivant ainsi l’exemple de la BOAD.
Pour financer cette transition, il recommande de s’inspirer de modèles internationaux fondés sur les partenariats public-privé. Il cite notamment les initiatives des Émirats arabes unis ou de la Turquie. Zerbo suggère également des approches innovantes comme la « tokenisation » de ressources naturelles stratégiques. Le Niger, par exemple, pourrait émettre des actifs numériques adossés à ses réserves d’uranium, afin de mobiliser des financements pour développer des infrastructures nucléaires.
Cette vision a été partagée devant un parterre de décideurs et d’investisseurs, dont le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine, réunis à Lomé pour réfléchir à de nouvelles pistes de financement dans les secteurs agricoles et énergétiques.