Cette interdiction survient après la publication d’un rapport du Collectif des Associations des Droits de l’Homme (ADH), qui remet en cause la version officielle des violences intercommunautaires ayant fait plus de 40 morts début mai.
Alors que le gouvernement accuse l’opposant Succès Masra d’avoir orchestré ces violences, le rapport de l’ADH, fondé sur des témoignages locaux, évoque plutôt un conflit traditionnel entre agriculteurs et éleveurs ayant dégénéré. Selon le collectif, plus de 100 agriculteurs ont été arrêtés et 11 villages incendiés par des « bandits non identifiés ».
Le procureur estime que toute démarche parallèle à l’enquête judiciaire en cours pourrait nuire à l’impartialité des investigations. Il met en garde contre toute tentative d’« empiétement sur les fonctions judiciaires » qui pourrait entraîner des poursuites. « Il faut laisser la justice faire son travail librement », a-t-il déclaré, précisant qu’une enquête préparatoire est déjà en cours avec des juges d’instruction mobilisés.
Cette décision est perçue par certains comme une volonté de contrôler le narratif autour de cette affaire sensible, au moment où les tensions politiques et sociales sont particulièrement vives dans le pays.