Un engagement loyal, une sortie amère
« Je suis resté trois ans à FCBE, de 2021 à 2024. Je me suis retiré en mai 2024, sans faire de bruit », explique M. Adihou. Pourtant, c’est une lettre de suspension provisoire pour « faute importante », reçue le 6 mai dernier, qui a définitivement précipité son départ. Une faute non précisée, qu’il dit n’avoir jamais comprise ni acceptée. « J’ai demandé à être informé des fautes qu’on m’impute. Je n’ai jamais eu de réponse », affirme-t-il.
Tensions internes et fracture idéologique
Le point de bascule remonte au 14 mars 2024. Porte-parole du parti lors d’une rencontre de l’opposition au Champ d’Oiseaux à Cotonou, Alain Adihou avait alors affirmé publiquement que le FCBE faisait partie de l’opposition, avec six mairies à son actif pouvant soutenir une candidature présidentielle. Une déclaration saluée à l’extérieur, mais mal perçue à l’intérieur du parti.
Selon lui, un groupe informel surnommé le groupe des dix aurait vu dans cette prise de position une menace. « Ce groupe influençait les décisions, bien qu’il ne soit prévu nulle part dans les statuts. Il fonctionne comme un couvent », dénonce-t-il.
Un retrait progressif et silencieux
Écarté des réunions du bureau politique dès juillet 2024, Alain Adihou dit avoir attendu patiemment pendant un an une clarification. « Par respect pour mes convictions, j’ai gardé le silence. Mais lorsque j’ai vu que la suspension était lancée sans aucune justification, j’ai pris mes responsabilités. »
Le 12 mai 2025, il adresse sa lettre de démission, rendue publique après que les dirigeants du parti ont refusé d’en accuser réception. Il y joint un message clair : « Je ne suis pas là pour la guerre. Mais je refuse qu’on salisse gratuitement une réputation bâtie sur plus de trente ans d’engagement. »
Des perspectives encore floues
Interrogé sur ses relations avec d’autres formations, notamment Les Démocrates ou l’ancien président Boni Yayi, Alain Adihou reste prudent. Il revendique une posture d’opposant modéré, attaché aux valeurs humaines plus qu’à l'argent, et laisse entendre qu’il reste disponible pour toute dynamique politique sérieuse : « Je voulais que le FCBE devienne un pilier incontournable. Ils ont raté cette chance. »